
16 mai: avant l'arrivée à Igoumenitsa, l'espoir était permis puisque le ciel gris laissait filtrer quelques rais de lumière, mais ces courtes éclaircies feront long feu et c'est sous l'abri des parapluies que nous visitons Dodone, sanctuaire oraculaire dédié à Zeus. Le site s'inscrit dans un paisible cadre de montagnes verdoyantes estompées par la brume. Avant de rejoindre le cœur du massif des Zagori nous faisons halte à Ioannina au bord du lac Pamvotis. La vieille ville s'abrite derrière les murs épais de la forteresse au sommet de laquelle trône le minaret d'une petite mosquée. La route s'élève ensuite rapidement pour pénétrer au cœur du massif profondément entaillé par les gorges de Vikos. Depuis Monodendri, il nous faut louvoyer entre les grains pour rejoindre à pied le monastère d'Agia Paraskevi qui domine de quelques centaines de mètres le fond des gorges. Nous installons notre premier « camp de base » à l'hôtel Selini, situé dans une massive et confortable maison de pierre à Vitsa.





Massif des Zagori
Le pays des Zagori (au-delà des montagnes en grec) regroupe 46 villages à la belle architecture de pierre traditionnelle



17 mai: le ciel ne permettant pas raisonnablement d'envisager une randonnée à pied nous décidons de partir à la découverte des villages en voiture et d'adapter les visites en fonction du bon vouloir du ciel: nous découvrons alors de tranquilles villages aux imposantes maisons de pierre étagées autour d'une placette sur laquelle un platane multicentenaire offre certainement la fraîcheur de son ombre les jours de soleil !!! Les rares habitants semblent bien étonnés de nous voir déambuler dans les rues désertes. Dilofo, Kipi, Koukouli, Kapesovo, Tsepelovo, tous ces villages sont reliés entre eux par des chemins dallés accrochés à la pente et des ponts en pierre magnifiques qui sont le témoignage d'une activité passée importante. En début d'après midi, une éclaircie nous permet de parcourir le sentier pavé qui dévale par de multiples lacets une gorge étroite entre Vradheto et Kapesovo (270 m de dénivellation négative, 1h de marche).












18 mai: la traversée complète des gorges de Vikos prévue entre Vitsa et Vikos nous apparaît très incertaine compte tenu des nuages toujours très menaçants. Nous optons donc pour des aller retour entre les villages et le fond des gorges que nous pourrons adapter durant la journée aux conditions climatiques. Depuis Vitsa, c'est un nouveau chemin dallé qui rejoint la rivière au travers de profondes forêts aux arbres recouverts d'une épaisse carapace de mousse. Le niveau de la rivière est tel que le sentier des gorges n'est plus praticable dans les passages étroits ce qui nous oblige à rebrousser chemin (260 m de dénivellation, 2h30). C'est donc en voiture que nous rejoignons Monodendri en début d'après midi pour la deuxième partie de cette randonnée à épisodes. Ici les gorges se font plus profondes et le chemin pavé est souvent glissant dans les sous bois humides. De hautes falaises dans lesquelles de nombreuses grottes ont été sculptées par le temps plongent à pic dans la rivière. Malgré la luminosité plutôt blafarde les eaux tumultueuses offrent une belle couleur verdoyante (410 m de dénivellation, 2h30). La visite des gorges aurait été incomplète si nous n'avions pu découvrir leur débouché à Vikos: nous prenons donc une nouvelle fois la route vers ce village perché sur un éperon rocheux spectaculaire et nous entamons la troisième et dernière descente de la journée: d'impressionnantes falaises de 900 mètres de haut encadrent la rivière Voidhomatis qui serpente au long d'une verte prairie, site idyllique pour la construction du monastère Panaghia (290 m de dénivellation, 1h30).









19 mai: miracle d'une météo capricieuse: le soleil matinal éclaire intensément les villages et les sommets environnants alors que le fond des vallées reste caché sous des écharpes de brume effilochée. C'est donc l'occasion d'une randonnée en altitude: le point de départ sera Mikro Papingo, charmant village blotti au pied des parois enneigées du mont Astraka. Le sentier grimpe paisiblement, d'abord dans une belle forêt puis, ensuite, dans des pentes herbeuses intensément vertes sous la lumière rasante du matin jusqu'à atteindre un col situé près du vaste refuge Astraka. Du col, un large panorama s'ouvre sur les lacs et vallons enneigés situés au pied des sommets de l'Astraka et du Ghamila. Mais les dieux grecs ne nous sont décidément pas favorables et le ciel qui se charge rapidement de gros nuages noirs nous dissuade de poursuivre jusqu'au lac des Dragons, comme prévu initialement: une bonne averse nous attend d'ailleurs dès le retour à Mikro Papigo (940 m de dénivellation, 4h30).




20 mai: décidément, le massif des Zagori ne nous aura pas offert beaucoup de réveils ensoleillés. Nous prenons la route vers Metsovo sous un ciel toujours gris. Le village de Metsovo est accroché à la pente et les massives maisons de pierre sont ornées de magnifiques balcons en bois. Malgré la présence de nombreuses boutiques de souvenirs l'ambiance reste paisible. Quelques habitants s'affichent encore dans leur habit traditionnel. Nous reprenons ensuite la voiture vers le col de Katana mais un épais brouillard s'obstine à cacher le paysage